Littérature étrangère

James Greer

L’Échec

photo libraire

Chronique de Emilie Pautus

Librairie La Manœuvre (Paris)

James Greer débarque en France et apparaît d’ores et déjà, avec L’Échec, comme le nouveau trublion de la littérature américaine.

Ed Memoir, jeune homme oisif habitant Los Angeles et qui ne se brosse jamais les dents, traîne dans les bars avec son ami Billy, philosophe à ses heures et imbécile la plupart du temps. Lorsqu’il rencontre Sven Transvoort, le méchant de l’histoire, et la belle Violet, sa vie bascule. Ed, inspiré par Sven, va nourrir le projet insensé de créer un logiciel de publicités subliminales indétectables. Pour réunir les 50 000 dollars nécessaires à son investissement, il ne trouvera d’autres moyens que d’élaborer l’affligeant « plan Charlie », consistant à braquer, à l’aide du dénommé Charlie, un comptoir de change coréen. Mais trop de bâtons se mettront dans leurs roues, transformant l’entreprise en un fameux fiasco. Avec des personnages dignes d’un film des frères Coen, un humour grinçant, des dialogues jubilatoires et une absence permanente de sérieux, le roman de James Greer est un hommage à la stupidité, où le plus fou peut parfois être le plus sage et le plus heureux. Car quoi de plus triste qu’une vie trop bien rangée ? Comme le dit Ed : « C’est stupéfiant tout ce qu’il peut y avoir de normal dans le monde d’aujourd’hui. Je trouve que c’est ça la véritable horreur du monde moderne. »

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