Fanny Abadie décrit la jeunesse des cités en plein questionnement sur son avenir, entre émancipation, intégration, désillusion, fraternité et amour. Chronique sociale de la banlieue sur fond de meurtre, ce thriller haletant est rythmé comme un match de boxe.

Octobre. Une volée d'étourneaux tournoie dans le ciel, c'est beau, mais aussi inquiétant. Cela intrigue Karim qui attend sur un banc son ami Sublime, jeune migrant arrivé depuis peu dans la cité. Mais ce jour-là, rien n'est coutumier. Il fait très chaud, les oiseaux semblent fous et Sublime veut quitter cette ville. Traversant un parking pour partir à la piscine et guidé par les loopings des volatiles, Karim tombe sur l'indicible. D'abord une main, puis un visage tuméfié, un corps, un escarpin bleu… Zineb. Cette fille sans histoires, Karim ne la connaît pas très bien. Elle est dans sa classe, discrète, très bonne élève, appréciée de tous. C'est aussi la sœur de son ami d'enfance Hamza et l'amie de Joyce et Khedima. Deux jours après le décès, quand Sublime disparaît en laissant un mot d'adieu et une des chaussures que Zineb portait le soir de sa mort, Karim sent qu'il doit découvrir ce qui lui est arrivé, ne pouvant croire que son meilleur ami soit impliqué. Ses proches connaissaient-ils vraiment la victime, avait-elle des secrets ? La commissaire Mesronces, chargée de l'enquête, souhaite qu'ils travaillent ensemble et lui met la pression pour qu'il accepte. Mais ce n'est pas une chose aisée que d'aider la police dans un quartier en pleine ébullition et qui attend la moindre faille pour que tout s'embrase. Karim sait qu'il est épié. Lui aussi porte des blessures personnelles qu'il essaie de refouler, cette femme flic pourrait l'aider. Peu à peu, au fil de sa propre enquête, le jeune homme va ouvrir les yeux sur le monde cruel qui l'entoure. L'autrice dépeint dans une écriture actuelle, mais pas caricaturale une banlieue quelque part en France. Ce polar pour adolescents est très bien ficelé, il y a du suspense jusqu’au bout. Il ne vous laisse pas indemne.