Littérature étrangère

Enrico Remmert

Petit Art de la fuite

illustration
photo libraire

Chronique de Florence Raut-Trouillard

Librairie La Libreria (Paris)

Dans une Italie déroutante, hivernale, celle des plages désertes et des villages endormis sous la neige, Enrico Remmert promène trois personnages en quête d’eux-mêmes. Et nous derrière eux. Entre drôlerie, mélancolie et poésie, ce roman intimiste se permet quelques incursions du côté du noir et révèle un auteur résolument moderne.

Vittorio est violoncelliste. Il s’apprête à quitter Turin pour rejoindre Bari où il doit intégrer un orchestre pendant quelques mois. Sa fiancée, Francesca, vétérinaire, a décidé de l’accompagner dans l’intention de lui annoncer « en douceur » qu’elle le quitte. Manuela, gogo dancer la nuit et monitrice d’auto-école le jour, fuit son amant DJ après la dernière violente dispute qui les a opposés et, par mesure de rétorsion, part avec une toile de valeur lui appartenant, provoquant bien sûr le courroux du jeune homme (et de son charmant molosse). La cavale commence dans une Fiat Punto à double commande et au bord de rendre l’âme. Les personnages sont prêts à jouer leur rôle par les routes buissonnières, entre rencontres loufoques ou inquiétantes, règlements de comptes douloureux et révélations cruelles entre bons copains. La fin du voyage sera plus apaisée. Les sentiments forts qui unissent Vittorio, Francesca et Manuela résisteront à cette équipée débridée. À la fin, chacun se retrouvera seul face à un nouveau départ. Un itinéraire doux-amer, grave et sensible. Un roman plein de grâce.

RETROUVEZ L'INTÉGRALITÉ DE CET ENTRETIEN EN PAGE 98 DU N° 158 DE VOTRE REVUE PAGE des libraires