Littérature étrangère

Nathan Harris

La Douceur de l'eau

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Chronique de Aurore Chaffin

Librairie La Comédie humaine (Avignon)

Quel bonheur que le passage en poche de ce très beau premier roman ! La guerre de Sécession vient de finir, le Sud se réveille groggy mais peu enclin à accepter la fin de l’esclavage. Étrangers à l’esprit revanchard ambiant, Isabelle et Georges viennent d’apprendre la mort de leur fils. Dans le bois voisin, deux frères, Prentiss et Landry, esclaves fraîchement émancipés, espèrent trouver les moyens de rejoindre le Nord. Leurs routes se croisent et Georges leur propose de rester un temps avec lui pour remettre ses terres en état. Outre qu’il dévoile un pan peu connu de l’après-guerre de Sécession – la situation des esclaves émancipés contraints de travailler pour un salaire de misère –, le jeune auteur impressionne par sa plume fluide, son talent à retranscrire des atmosphères et le rythme de sa narration, oscillant entre mordant et douceur intimiste. Ses personnages, très finement ciselés, et les liens qui peu à peu les unissent sont tout simplement bouleversants.

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