Bande dessinée

Berbérian : un peu, beaucoup, passionnément !

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photo libraire

Par Catherine Le Duff

Ce printemps 2019 est décidément le printemps Berbérian ! Non content de nous proposer un nouvel album folk, il met les librairies à la fête, avec deux albums enthousiastes à paraître.

Lorsque Pascal Parisot et Charles Berbérian associent leurs talents pour créer des livres-disques pour les enfants, le résultat est bien loin des comptines de nos grands-mères. Leur première collaboration, Chat chat chat (Didier Jeunesse), avait fait ronronner les familles. Ce nouvel opus, Mort de rire, chanté par Pascal Parisot et illustré par Charles Berbérian, célèbre quant à lui tout ce qui inquiète et qui fait peur. À la façon d’un cirque gigantesque, comme le funambule sur son fil, les chansons nous font découvrir toutes sortes de créatures étranges. Il y a les classiques : l’araignée qui se balance avide de moustiques, les piqûres sans fin d’un docteur qui a un grain, les incorrigibles dinosaures et leurs noms à rallonge, le fantôme chanteur. Il y a les terrifiants et mythiques vampires dans leurs cercueils, cannibales amoureux de la nature et adeptes du recyclage, et Oscar, le squelette souriant. Et puis il y a les improbables, du chat végétarien à Madame Bling, en passant par mamie Nicole et ses lubies. Sur des airs entraînants, on se prend à fredonner des refrains dont les paroles nous font mourir non de peur, mais de rire ! Truffé de jeux de mots, de trouvailles de la langue française et d’hommages aux freaks, l’album est plein de malice et de joie ! En ce printemps, Charles Berbérian l’éclectique ne s’arrête pas là ! Sa Playlist deluxe revient sur son panthéon musical, ses belles rencontres et anecdotes insolites. Il alterne les informations érudites, nous plongeant dans les coulisses d’un univers dense et parfois facétieux, et les passages plus intimes pour évoquer son rapport à la chanson, aux hommes qui jouent et chantent, à ceux qu’on a connus, ceux qu’on aurait aimé connaître davantage. Son rapport à la vie, finalement, comme avec ces chansons que l’on aime à deux et que l’on cesse d’écouter quand l’amour s’en va. Il alterne les techniques, passant de l’illustration de pochette à la caricature ou à l’esquisse de concert, pour nous offrir un journal intime sonore et des heures de découvertes en perspective. Ces deux artistes se ressemblent un peu et s’assemblent drôlement bien. Leurs parcours atypiques se sont croisés pour le plus grand bonheur de nos yeux comme de nos oreilles, et leur goût du public et de la performance vous donnera peut-être la chance de les voir en concert, pour chanter, faire rimer ou dessiner. Parisot et Berbérian : ce printemps, on les aime un peu, beaucoup, passionnément !