Littérature française

Jean Hatzfeld

Un papa de sang

photo libraire

Chronique de Virginie Vallat

Librairie de Paris (Saint-Étienne)

Quinze ans après le premier volume de sa trilogie rwandaise et un peu plus de vingt après le génocide, Jean Hatzfeld publie Un papa de sang. Nous ne sommes plus dans la vision des bourreaux ou des victimes, nous regardons la nouvelle génération, les enfants, les descendants directs du massacre. Jean Hatzfeld retransmet les témoignages de ces enfants qui ont grandi dans la difficulté, sous le poids dévastateur du passé et le silence des parents. Restant fidèle à leur langage, déroulant une écriture d’une grande poésie truffée de métaphores et habitée par une extrême mélancolie, il n’oublie pas de nous décrire un Rwanda aux paysages magnifiques. Ce n’est bien souvent qu’après l’âge de 7 ou 8 ans que ces enfants ont compris et intégré l’horreur de ce qui a été commis. Ils vivent ensemble aujourd’hui et ne parlent jamais de ça, surtout pas entre eux, excepté à ce monsieur blanc, dont on a peine à croire qu’il s’apprête à faire un livre de ces confidences. Car chacun aspire à une vie simple, à être Rwandais malgré tout.

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