Littérature française

Maya Angelou

Un billet d’avion pour l’Afrique

photo libraire

Chronique de Christine Lemoine

Librairie Violette and co (Paris)

Avec le troisième volet de son autobiographie, l’écrivaine noire américaine tente un retour aux sources sur le continent de ses ancêtres. Où l’on s’aperçoit qu’il n’est pas si facile d’être acceptée par ses frères africains.

Nous sommes dans les années 1960 aux États-Unis, en plein essor du mouvement noir et alors que les divisions entre les tenants des droits civiques pacifistes et les révolutionnaires radicaux s’exacerbent. Maya Angelou s’est éloignée de Martin Luther King et, après un séjour au Caire, veut rejoindre le Liberia où des descendants d’esclaves se sont installés. C’est finalement au Ghana qu’elle intègre une communauté d’immigrants qui, dans une démarche politique pleine d’espoir, espèrent « se retrouver à la maison ». L’Afrique sort de la colonisation, mais comment fait-elle face à son passé ? Se souvient-elle de ces femmes et de ces hommes qui ont été arrachés à leur terre ou vendus par leurs pairs pour devenir esclaves de l’autre côté de l’Atlantique ? Maya côtoie des Ghanéens, noue des amitiés, veut participer à l’essor du pays, mais elle sent « la terrible nostalgie du foyer ». Sa rencontre avec Malcolm X sera déterminante pour son avenir. Avec sa verve, son honnêteté et son humour, l’écrivaine pose les vraies questions auxquelles sont confrontés les Africains-américains depuis plusieurs siècles.

illustration