Essais

Fabrice Arfi

Le Sens des affaires

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photo libraire

Chronique de Caroline Clément

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Dans Le Sens des affaires, Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart, reprend le fil des scandales politiques et financiers qui ont bousculé l’État français ces dernières années. Voyage au bout de la corruption.

Il revient en première ligne médiatique et se réinscrit en force dans la vie politique française : Nicolas Sarkozy, et quelques-uns des proches collaborateurs qui l’ont accompagné durant son mandat présidentiel, est pourtant suivi de très près par des journalistes décidés à dénoncer coûte que coûte un système largement écorné, en son nom notamment, par la corruption. Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart (site web d’information et d’opinion, organe de presse indépendant), travaillant, entre autres, aux côtés de Laurent Mauduit et Edwy Plenel, poursuit son enquête et fait le point sur les années qui ont vu émerger les affaires financières et judiciaires les plus compromettantes et détonantes de la cinquième République. L’homme revient en détails sur l’affaire Karachi, la révélation de l’affaire Woerth-Bettencourt en 2010, mais aussi les enquêtes autour de l’homme d’affaires Takieddine, des époux Balkany, de la société Bygmalion, etc., ou encore, de l’autre côté de l’échiquier politique, l’affaire Cahuzac en 2012-2013. Des enchaînements, des noms, des logiques corruptrices, déjà analysées à l’époque et ici remises en perspective. Mediapart, « né au cours du mandat de Nicolas Sarkozy », est engagé dans la mise au jour de ces affaires de financements occultes, fraude fiscale, blanchiment, trafics d’influence, prise illégale d’intérêts et autres réjouissances. Fabrice Arfi enquête, décrit, met en garde, alerte, en appelle à l’indépendance d’une presse souvent liée aux mastodontes de l’industrie nationale, aux professionnels de l’immobilier, aux grandes enseignes de la téléphonie mobile… Le journaliste pose son regard sur le fonctionnement judiciaire de nos voisins européens. Il compare, étudie, propose. Comment endiguer, enrayer, freiner le jeu d’une corruption qui met profondément à mal le sens de la démocratie ? Telle est la question que pose l’auteur, convoquant les penseurs et la littérature, interrogeant l’avenir.

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