Littérature française

Caroline Lunoir

La Faute de Goût

photo libraire

Chronique de Lisa Fiquet

Librairie Voyageurs du monde (Paris)

On dit que le temps des vacances d’été fait pousser les enfants plus vite. Mais n’est-ce valable que pour les enfants ? Que se joue-t-il ce week-end du 15 août pendant ces instants de détente ?

Il y a l’été, la chaleur, le train et le retour au bercail. Vacances dans la maison de famille, avec la famille. La narratrice est quelconque, c’est-à-dire d’un milieu et d’une génération sans gros problèmes ni enjeux apparents. Elle dissèque en finesse les étapes de ce temps particulier. Il y a la joie des retrouvailles. Le temps pour retisser les liens, remonter le fil de l’histoire familiale et de ses mythes. Après vient la satiété, le bien-être. Puis l’acceptation obligatoire des différentes personnalités de la famille se met à peser. Enfin le besoin de repartir se fait sentir, immédiatement suivi d’une sorte de nostalgie. Mais cette année, au cœur du domaine, il y a une piscine, et cette nouveauté va cristalliser bien des petits riens. Derrière l’apparente décontraction de cette belle réunion de famille se joue l’Équilibre. Quel équilibre ? Celui de cette famille et de la société de façon plus générale. « Je me suis assise. Mes pieds posés sur la table, je joue à me balancer jusqu’à l’angle de perte d’équilibre. » C’est ça La Faute de goût, la rupture de l’équilibre. C’est ça le ton de Caroline Lunoir, un air de ne pas y toucher sur une musique gaie et un peu espiègle.

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