Bande dessinée

Pascal Rabaté

Fenêtres sur rue

photo libraire

Chronique de Caroline Dieny

Librairie La Colline aux livres (Bergerac)

La force de Fenêtres sur rue est de multiplier les pistes de lectures. On surveille, on imagine... En guettant à la fenêtre les détails furtifs, une intrigue s’élabore. Une complicité se noue entre l’auteur qui tire les ficelles et le lecteur qui projette ce qu’il souhaite dans les blancs et les non-dits des personnages. Il se raconte l’histoire du quartier qui lui convient. On observe les habitants évoluer, s’aimer, s’ennuyer, s’ignorer, discuter, vivre... et même se tuer. Ils nous touchent par leur naturel de leurs attitudes. Cette vision des gens simples et anonymes donne lieu à une véritable poésie du quotidien. À la croisée des arts, Rabaté se prête à un exercice de style peu commun en rendant hommage aux médias narratifs. Il distille dans son œuvre des clins d’œil au 7e art et surtout au cinéma d’Hitchcock et de Tati. C’est un théâtre de papier drôle et déroutant de prime abord, captivant ensuite.

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