Bande dessinée

Tiphaine Rivière

Carnets de thèse

photo libraire

Chronique de Camille Bellemain

Librairie Charlemagne (Toulon)

Écrire une thèse n’est pas si évident, même avec une volonté d’acier… Dans Carnets de thèse, Jeanne Dargand s’y attelle. Elle quitte son emploi dans un établissement ZEP pour démarrer ses recherches (non financées). Elle se donne trois ans. Cela lui en prendra cinq. Pour percevoir un petit revenu, elle accepte de dispenser des cours de littérature médiévale en faculté. Novice dans cette discipline, il lui faudra cinquante heures de préparation pour quatre heures de cours enseignés. Cinquante heures à faire la distinction entre Haut Moyen Âge, Moyen Âge central, Moyen Âge tardif. À comparer farces, fabliaux, pastourelles et drames liturgiques à la Bibliothèque nationale de France. Autant d’heures que Jeanne ne passe pas devant son sujet de thèse, intitulé « Le motif labyrinthique dans la légende de la loi du procès de Kafka ». À chaque planche, Jeanne nous livre ses joies, son découragement et son stress ; nous apprivoise et nous touche. Tiphaine Rivière réussit un coup de maître, celui d’évoquer les éprouvantes années qu’affrontent les thésards. Mais surtout de captiver les non-doctorants avec cette aventure chaotique et comique.

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