Jeunesse

Sergueï Prokofiev

Pierre & le loup

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photo libraire

Chronique de Emma Jarret

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Pierre et le loup est sans doute l’œuvre classique la plus écoutée par les enfants. Beaucoup d’illustres comédiens ont prêté leur voix aux personnages. François Morel vient ajouter son nom à cette longue pléiade d’artistes, et sa touche si personnelle à une composition qui n’a rien perdu de sa fraîcheur. Un souffle moderne entre rires et suspense. À écouter sans modération !

Page — François Morel, vous êtes acteur, chanteur, chroniqueur, auteur, raconteur. Vous avez mille façons de nous montrer vos talents. Mais tout d’abord, pouvez-vous nous raconter comment vous en êtes venu au livre pour enfant ? Et en particulier à l’album-cd ?
François Morel — C’était une belle proposition. Le graphisme du livre m’a beaucoup plu, je l’ai trouvé drôle, gai, original. La qualité de l’orchestre n’était pas non plus à mettre en cause. Alors, j’ai dit oui, assez spontanément, heureux, flatté qu’on m’associe à un projet aussi exigeant qu’excitant !

P. — Nous avions l’habitude de vous voir dans un registre plutôt comique (La Tête de l’emploi, Hyacinthe et Rose, Le Stylo à cancre par exemple) et moins classique. Aujourd’hui, vous racontez Pierre & le loup, une œuvre devenue classique. Qu’est-ce qui vous a attiré dans la récitation de ce texte ?
F. M. — Je commence à avoir un vieux compagnonnage avec Pierre & le Loup. Olivier Saladin et moi avions enregistré il y a une quinzaine d’années une version très originale. L’orchestre était remplacé par l’Orgue de Barbarie de Pierre Charial, qui est un virtuose de la carte perforée. Dans cette version, il donnait, notamment, la recette du canard au sang, qui n’est pas exactement dans la version originale ! Ensuite, j’ai fait le récitant en public au cours du festival de musique classique de l’île de Ré. C’est Marc Minkowski qui dirigeait l’orchestre des Pays de Loire. Ce sont deux excellents souvenirs. Cette fois encore, c’est le plaisir de plonger à nouveau dans cette musique à la fois savante, joyeuse et enfantine qui m’a attiré.

P. — Vous apportez assurément une touche de modernité et d’humour à cette œuvre magistrale. Qu’avez-vous envie de transmettre à vos jeunes auditeurs ?
F. M. — Entre nous, je ne sais pas ce que j’apporte… De très grands interprètes (mais aussi de moins grands !) m’ont précédé dans l’exercice. J’ai envie de transmettre le plaisir de ce jeu entre les mots et la musique, le plaisir de la musique, le plaisir tout court !

P. — Pouvez-vous nous donner quelques souvenirs de lectures de votre enfance ? Quels sont les livres qui vous ont marqué ?
F. M. —  Petit, je lisais les Contes d’Andersen, Les Malheurs de Sophie et les Mémoires d’un Âne de la Comtesse de Ségur. Je me souviens qu’on m’avait lu Les Lettres de mon Moulin, un jour où, petit malade, j’étais alité. La lecture est l’une des plus belles consolations !