Comment et pourquoi êtes-vous devenu libraire ?

Stéphane Dejean Après 30 ans de carrière, l’accélération technologique et ses excès m’ont progressivement questionné. Je voulais redonner un réel sens à mon action, avec de véritables liens humains : l’idée de devenir libraire cheminait. Les cycles Créer ou reprendre une librairie de l’École de la Librairie et Start Entrepreneur de la CCI des Yvelines ont jalonné ma reconversion, et les échanges avec le CNL et l’ADELC ont fait émerger un projet de reprise dans ma région. La Région AURA a alors été un partenaire précieux, comme la CCI de l’Allier, Initiatives France et France Active. J’ai eu la chance de faire de belles rencontres dès le début !

Quels sont les atouts de votre librairie et de votre équipe ?

S.D.  Dernière librairie généraliste indépendante de l’agglomération de Montluçon, Le Talon d’Achille fête ses 40 ans en octobre. Labellisée LIR, elle est aussi affiliée au réseau Canal BD, avec une riche offre BD et jeunesse. Au cœur de la ville médiévale, clients et visiteurs adorent son atmosphère de librairie traditionnelle ! La trop brève rencontre avec son fondateur m’a nourri de son histoire, et nous partageons avec son premier repreneur une reconversion assez semblable. C’est aussi une histoire de transmission et de valeurs humaines. Reprendre l’activité avec deux libraires vivement appréciées par notre clientèle est un réel atout. Sans oublier leur accompagnement dans mon apprentissage ! Et nous montrons avec nos partenaires que la culture est transverse (médiathèques, Centre Dramatique National ou cinéma Le Palace).

Qu'est-ce qui vous fait vous lever le matin ?

S.D.  Comme entrepreneur, l’impatience de démarrer une nouvelle journée avec mille projets en tête et, comme libraire, l’envie de découvrir et de partager de belles lectures avec nos client(e)s. Être libraire c’est être passeur de textes et ouvrir les horizons, hors de sa propre zone de confort. Ce métier, très exigeant, apporte chaque jour son lot de surprises. Et des clients qui vous remercient d’avoir sauvé la librairie et son modèle d’indépendance est assurément la plus belle motivation !