Mémoires de Mayron Schwartz

Ce roman nous plonge dans la vie de Mayron Schwartz, un écrivain rêveur qui décide de se lancer dans la rédaction de ses mémoires. Voilà bien une idée évidente pour un homme qui aime tant l’exercice du souvenir. Né dans une famille juive, ses grands-parents sont quatre survivants des camps de concentration. Enfant, il passe de longues heures avec eux, ils ont de grandes discussions sur la vie, sur leur religion. Ils aiment être ensemble. Marcher dans la campagne environnante, cuisiner, s’occuper des animaux. Sa sœur, également très présente, jamais loin de lui, est aussi pragmatique qu’il est poète et contemplatif. Et si leurs visions du monde ne convergent pas, leurs échanges sont toujours remplis d’affection et de complicité. Finalement, Mayron raconte les moments de joie et d'amour très forts qui unissent les membres de sa famille, des moments qui côtoient les douleurs bien sûr. Mais dans ce texte, un humour très doux se glisse subtilement pour enrober la gravité. Texte qui est aussi un véritable hymne à la nature. Celle-ci tient une place considérable dans le livre. Les grandes promenades matinales dans les prairies sont propices à la rêverie. Les animaux, les végétaux sont omniprésents et sont des personnages à part entière qui influencent les pensées et le mode de vie de Mayron. La plume de Jean-François Beauchemin vous procure une expérience de lecture joyeusement volatile, dans ce qui s’apparente à un patchwork sensoriel. Il explore les épisodes marquants de l’Histoire, comme les petits riens qui font le quotidien. Ce roman à l'écriture ample est un vagabondage, une très belle réflexion sur la nature humaine qui fait le choix de voir la lumière au milieu des ténèbres. À savourer tout en douceur, pour se faire du bien et pour s'extraire du tumulte du monde.