Se souvient-on du prix Nobel de 1920 ? Mais si, le Norvégien qui a écrit La Faim, Knut Hamsun. Vous avez dû entendre parler du scandale à son propos qui date de la fin de la Seconde Guerre mondiale : soutien au parti pro-nazi, hommage écrit après la mort du Führer ! Ce sont sur les longs mois qui ont précédé le procès de l’auteur que revient Christine Barthe. Hamsun attend en effet son jugement dans un établissement à mi-chemin entre l’hospice et l’hôpital psychiatrique. Mais il n’a pas peur. Il songe à ce qu’il a écrit ; tout ce qu’il voulait, c’est rendre sa grandeur à la Norvège. Les rafles, les meurtres, il ne savait pas, il ne cautionnait pas ça. Le roman est certes contemplatif dans sa première partie, mais il dégage aussi des airs de poésie dans les réflexions de Hamsun et nous fait rire par certains côtés, puisque l’auteur est persuadé qu’un jeune homme des alentours veut sa mort ! C’est un roman fort (dont l’une des fins est complètement inattendue) et qui invite les lecteurs à se mettre à la place des jurés : ce vieil homme, l’auriez-vous condamné ou sauvé ?