Essais

Sylvain Tesson

Noir

photo libraire

Chronique de Clémence Lambard

Librairie Le Chat pitre (Fécamp)

Dessiner des pendus au stylo noir sur un fond blanc, cela peut paraître légèrement obsessionnel et macabre. Au moins au début. Et puis on lit le texte qui introduit l’ouvrage et alors on comprend que, pour Sylvain Tesson, la vie ne tient qu’à un fil et que c’est ce qui la rend belle et précieuse. Pour se sentir vivant, il faut se savoir mortel et Sylvain Tesson est bien placé pour le savoir. Il a été victime d’un grave accident en 2014 qui a failli lui coûter la vie. Il a chuté de dix mètres alors qu'il escaladait la façade d'une maison à Chamonix. Suivirent des jours de coma et une paralysie. Pourtant, son intérêt pour les pendus ne date pas de cette époque, il est plus ancien encore. Comme dans ses récits de voyage, l’écriture est toujours aussi forte et poétique. Les 250 dessins tout autant. Ils en disent parfois plus que les mots. C’est souvent cynique et ancré dans l’actualité. On ne peut rester insensible devant ses petits dessins naïfs, presque infantins et tellement justes. Ce livre montre une nouvelle facette de Sylvain Tesson.

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