Jeunesse

Christine Roussey

Mon chat Boudin

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photo libraire

Chronique de Gwendal Oulés

Librairie Récréalivres (Le Mans)

À l’occasion de cette rentrée 2016, deux albums craquants célèbrent le lien nous unissant à nos amis les bêtes. Christine Roussey, dont les amitiés ne sont fort heureusement pas exclusives, et qui avait déjà fait sa déclaration à son chien odorant (Mon chien qui pue, déjà à La Martinière), publie Mon chat Boudin. Elle y raconte la journée d’une petite fille et de son chat, un énorme félin (d’où son nom) au caractère bonasse. Le texte multiplie les jeux de mots sur plusieurs registres avec gourmandise, et se prête parfaitement à une lecture à voix haute. Les dessins « cartoonesques » saisissent avec humour les situations de connivence entre les deux compères lors d’une journée bien remplie. Boudin est en effet là pour souligner la qualité de l’instant présent et propose une forme d’éloge de la procrastination. C’est sur un texte d’Agnès de Lestrade que Clothilde Delacroix donne son interprétation malicieuse du « trouple ». Mémère adopte son chien-chien à la SPA, et c’est immédiatement l’amour fou, une symbiose presque parfaite que viendra remettre en question un pépère (dont la ressemblance avec un illustre auteur de jeunesse n’est sans doute pas fortuite). Chien-chien aura du mal à trouver sa place dans le nouvel équilibre de ce couple plus traditionnel. Clothilde Delacroix saisit avec beaucoup de tendresse et pas mal de piquant les péripéties de cette romance canine. Elle sème intelligemment les indices en rouge (seule couleur de l’album) et met en évidence au point de croix la dimension tragi-comique des situations. Trop chou !

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