Jeunesse

Erwin Moser

Marius le chat

illustration
photo libraire

Chronique de Aurélia Magalhaes

Bibliothèque/Médiathèque Jean Cocteau (Massy)

Dans la lignée du Vent dans les saules (Bayard Jeunesse) ou des fables animalières d’Arnold Lobel (L’école des Loisirs), voilà un nouveau personnage pour accompagner les débutants en lecture : Marius, le chat qui amuse tout autant par sa maladresse que par sa capacité à toujours retomber sur ses pattes !

Marius le chat s’annonce comme une réjouissante série de premières lectures. Chaque livre réunit quatre aventures de ce chat malicieux. Le lecteur s’attache à lui dès les premières pages. Dans chaque histoire, il est confronté à un problème dont il se sort par une pirouette en décalage avec le réel. Par exemple, alors que sa baignoire fuit, il demande à son ami Fino le hérisson de la lui réparer. L’ami bricoleur la lui rend… transformée en voiture. Bonne idée ! Marius, comme tous les chats, c’est bien connu, n’aime pas tellement l’eau. Ce nouvel engin lui permet en outre d’accompagner Bruno l’ours qui doit prendre un train. Les deux amis sont en retard ? Pas grave : la voiture de Marius dérape, tombe dans le train rempli de paille et Bruno est à l’heure. Ce qui séduit dans ces historiettes, c’est la capacité de Marius à s’accommoder du réel. Toujours d’humeur égale, il va de l’avant et stimule l’imagination de ses lecteurs qui se demandent comment il se tirera de sa prochaine mésaventure. Le traitement des personnages secondaires est lui aussi intéressant. Ils prennent part à ses aventures, non en tant que faire-valoir, mais bien pour faire avancer l’intrigue. Si bien que l’univers qui nous est présenté est très réussi. Très vite, on se prend de passion pour ce petit monde. Le rythme est d’ailleurs une des réussites des recueils. En quelques pages, l’auteur introduit suspense, aventure et chute improbable, permettant aux lecteurs débutants de suivre sans problème. Par ailleurs, tandis que l’on propose souvent aux débutants en lecture des histoires ayant trait à leur quotidien, ces histoires décentrent les lecteurs de leur univers de référence. Cela place les lecteurs dans une situation de recul intéressante pour observer la manière dont les personnages interagissent les uns avec les autres. En effet, Marius, sans être une série qui propose des leçons de vie, véhicule néanmoins des valeurs positives (entraide, amitié, curiosité pour les autres...) qui peuvent être inspirantes pour les enfants, même de manière inconsciente. Le rapport texte-image est particulièrement adapté. Un texte court est placé sous les illustrations, lesquelles, très expressives – proches de l’univers de la BD –, aident le lecteur dans son déchiffrage, puisque l’observation de l’image peut l’aider à déduire ce qu’il ne comprend pas. Marius est une parfaite lecture de transition entre les albums et les lectures autonomes, à mi-chemin entre l’univers enfantin et l’envie de mener ses propres expériences.

Les autres chroniques du libraire