Jeunesse

Élise Fontenaille

La Révolte d’Éva

photo libraire

Chronique de Gwendal Oulés

Librairie Récréalivres (Le Mans)

Deux romans très forts se répondent au sein du catalogue des éditons du Rouergue en cette rentrée : La Maladroite d’Alexandre Seurat et La Révolte d’Éva d’Élise Fontenaille.

Deux romans innervés par une matière documentaire pour dire deux destins terribles d’enfants maltraités. Si le premier roman d’Alexandre Seurat paru en août s’inspire de la tristement célèbre affaire Marina (lire l’article dans le Page de Rentrée), Élise Fontenaille s’empare ici d’un fait divers moins connu et plus ancien en prenant soin de brouiller les pistes. Éva vit avec ses sœurs et sa mère sous la férule d’un père monstrueux, nostalgique du IIIe Reich, qui fait régner une violence physique et psychologique sur son entourage. L’histoire raconte comment elle va tenter de s’affranchir de cette filiation et d’échapper à ce quotidien terrifiant. Le style lapidaire de l’auteure fait corps avec l’intimité d’une jeune fille que le lecteur suivra jusqu’à la tragédie. L’histoire émeut, choque, interroge. L’auteure, généreuse, attentive comme toujours au monde qui l’entoure, est à nouveau capable de transmettre son indignation. Elle laisse surtout au lecteur adolescent la liberté de jugement. Une très belle leçon de résistance.

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