Littérature française

Tanguy Viel

La Disparition de Jim Sullivan

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photo libraire

Chronique de Yann Granjon

Librairie Sauramps Comédie (Montpellier)

À la fois aboutissement et nouveau départ, La Disparition de Jim Sullivan est une troublante synthèse des thèmes et de l’art de Tanguy Viel. On se demande comment, au-delà des lecteurs de l’Hexagone, les éditeurs américains eux-mêmes pourraient ne pas être séduits par ce regard inédit sur leur propre littérature. French touch garantie !

Après avoir joué dans ses précédents ouvrages avec le jazz, le cinéma, le roman noir, sans jamais oublier d’être romancier, Tanguy Viel s’offre avec La Disparition de Jim Sullivan un voyage décomplexé au cœur des lettres américaines. L’histoire est simple. Elle raconte la chute du professeur Dwayne Koster, tombé sous le charme d’une étudiante puis jeté hors du domicile familial, trompé à son tour, tenté par la vengeance, looser inexorablement poussé vers sa propre disparition. Fin. Tout est dit, rien n’est dit… Du décor pollué de Detroit au désert du Nouveau-Mexique, Tanguy Viel tisse les fils d’une toile parfaite, mêle codes et motifs du mythe américain (voitures, motels, adultère, corruption…), regard cinématographique et remarques du narrateur conscient des pièges qui menacent son récit. Ouvrant des perspectives pour aussitôt les refermer, il multiplie les clins d’œil au lecteur complice, étonné d’être ainsi pris dans le double jeu excitant de l’intrigue et du contrepoint de cette réflexion sur le roman dans le roman. Mais par-delà cette habileté et cette maîtrise indiscutables, une émotion vraie se dégage.

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